La propagation du virus à l’origine de cette épidémie est effectivement très rapide. La forte contagiosité du virus en est responsable bien sûr, mais nous avons également notre part de responsabilité. Démonstration !
Commençons par simplifier le problème, de manière à n’en conserver que son moteur principal : d’un côté des gens qui se déplacent afin de réaliser leurs activités au quotidien et, ce faisant, entrent en contact les uns avec les autres et d’un autre côté un virus introduit par une personne (son hôte). Comme il s’agit d’une maladie émergente contre laquelle personne n’est encore immunisé, tout le monde est susceptible de contracter le virus.
Simplifions également le mécanisme de transmission du virus : à partir du moment où une personne est infectée par le virus, elle est aussitôt contagieuse et pourra immédiatement le transmettre à d’autres personnes saines avec qui elle entrera en contact. Bien sûr, dans la réalité c’est un peu différent, d’une part parce que la probabilité de transmission à chaque contact est beaucoup moins élevée que celle retenue pour cette simulation et d’autre part parce qu’il faudrait également intégrer un temps d’incubation.
Nous venons de formuler ici les bases d’un modèle très simple, qui pourra ensuite être enrichi, afin de mieux correspondre aux spécificités de l’épidémie de COVID-19.
L’un des gros avantages de ce modèle est que l’on peut le simuler et visualiser ainsi la propagation de cette épidémie virtuelle (Simulation 1a : Le virus et nous).
Les deux courbes (en rouge les personnes qui sont infectées, en vert celles qui ne le sont pas) évoluent en miroir, de manière symétrique. Elles se croisent lorsque la moitié de la population est infectée. Une fois que le nombre de personnes susceptibles d’être infectées devient trop faible, la propagation du virus ralentit rapidement.
Naturellement, cette vitesse de propagation va dépendre des caractéristiques du virus, mais aussi de la fréquence des contacts entre les gens.
Si on reproduit la même simulation avec dix fois plus de monde, on s’aperçoit immédiatement que la dynamique de l’épidémie est beaucoup plus rapide : le croisement entre les deux courbes, qui signifie que la moitié de la population est infectée, se fait plus tôt (Simulation 1b : Plus on est de fous…).
On constate également que la vitesse de propagation du virus dans la population (la courbe rouge) est directement liée au nombre de personnes infectées et au nombre de personne encore saines, de manière multiplicative. Cette dynamique fonctionne un peu comme une boule de neige qui roulerait le long d’une pente enneigée : plus la boule roule, plus elle grossit et plus elle grossit, plus elle amasse de neige et donc grossit en retour, et ainsi de suite. C’est la phase d’accélération de l’épidémie, celle que l’on qualifie de croissance exponentielle.
Au final, plus nous entrons en contact les uns avec les autres et plus nous favorisons la propagation du virus.
C’est aussi simple que ça.
Rappel : les modèles développés sur ce site sont des modèles pédagogiques, bien plus simples que les modèles construits et mis en oeuvre par d’autres équipes scientifiques travaillant sur la COVID-19. Ils ne se substituent pas à ces modèles de référence et ne peuvent pas être utilisés à leur place pour mener des expertises, diagnostics ou pronostics. Notre objectif est de contribuer à la création, au sein de la population, d’une meilleure connaissance des moteurs de cette épidémie qui nous concerne toutes et tous.