Question 2 : Si on s’éloigne les uns des autres, est-ce que ça change vraiment quelque chose ?

Introduire de la distance physique entre les gens (par exemple un mètre minimum lorsque l’on se croise dans la rue ou que l’on fait la queue devant les magasins) est en effet une idée intéressante...mais pas toujours très facile à mettre en oeuvre.

Texte : Arnaud B. / Simulation : Arnaud B., Benoît G, Arthur B. / Illustration : Odile P.
le 24 Mars 2020 · 3 minutes de lecture

Introduire de la distance physique entre les gens (par exemple un mètre minimum lorsque l’on se croise dans la rue ou que l’on fait la queue devant les magasins) est en effet une idée intéressante…mais pas toujours très facile à mettre en oeuvre. Regardons ça de plus près.

Dans un monde idéal où cette distance minimale serait respectée en permanence par tout le monde sans exception et où la propagation du virus serait aussi simple que celle décrite pour répondre à la question 1, alors oui, cela fonctionnerait très bien (Simulation 2a : Gardons nos distances !).

Pourtant, même si l’on reste dans cette configuration très simple de propagation du virus, deux facteurs vont venir compliquer les choses.

Tout d’abord, respecter cette règle de un mètre minimum entre individus n’est pas toujours physiquement possible.

Regardons ce qui se passe si l’on augmente le nombre de personnes présentes en même temps au même endroit (Simulation 2b : Bain de foule).

Pas très pratique pour faire ses courses, convenons-en…

Résumons : introduire de la distance entre les gens est un bon moyen de freiner la propagation du virus, à condition bien sûr que la densité de personnes à éloigner les unes des autres ne soit pas trop élevée. Par ailleurs, tout ceci ne fonctionne que si tout le monde est en capacité de jouer le jeu. Est-ce vraiment le cas ? Qu’en est-il de toutes celles et ceux qui continuent à travailler au contact du public et/ou des patients ?

Imaginons maintenant qu’une partie de la population ne soit pas en mesure de respecter systématiquement le principe de distanciation sociale : que se passerait-il ?

Le plus simple est encore de tester ce scénario dans notre simulation. Voici ce que cela donne avec 10% seulement de gens (dont la première personne infectée) qui ne respecteraient pas le principe de distanciation sociale (Simulation 2c : Le maillon faible).

La propagation de l’épidémie n’est certes plus stoppée, mais sa progression reste toutefois considérablement ralentie, ce qui est déjà en soi un point positif. On observe toutefois que la petite minorité de personnes qui ne respectent pas ou ne sont pas en mesure de respecter cette distanciation sociale (les petits carrés) sont infectées les premières (la courbe grise) et deviennent, bien malgré elles, les alliées du virus.

C’est aussi simple que ça.

Rappel : les modèles développés sur ce site sont des modèles pédagogiques, bien plus simples que les modèles construits et mis en oeuvre par d’autres équipes scientifiques travaillant sur la COVID-19. Ils ne se substituent pas à ces modèles de référence et ne peuvent pas être utilisés à leur place pour mener des expertises, diagnostics ou pronostics. Notre objectif est de contribuer à la création, au sein de la population, d’une meilleure connaissance des moteurs de cette épidémie qui nous concerne toutes et tous.