Dès le 16 mars 2020, l’OMS recommande de tester tous les cas suspects. Cependant, il a fallu du temps pour mettre au point des tests de qualité.
La qualité des tests de dépistage dépend de 2 facteurs :
Cependant, il est impossible de fabriquer des tests parfaits sur ces deux critères, ni même sur un seul. Les tests de dépistage ont toujours une marge d’erreur. Les tests ne pouvant avoir à la fois une sensibilité et une spécificité très élevées, nous devons choisir la stratégie que nous préférons adopter :
Les premiers tests étaient relativement spécifiques (de l’ordre de 95 à 98% de vrais négatifs) mais encore peu sensibles (parfois 30 à 40% de faux négatifs. Il est donc parfois nécessaire de faire un deuxième test pour confirmer un résultat.
Dans le modèle présenté précédemment, nous simulons des tests ayant une sensibilité et une spécificité de 90%. Il pourrait être intéressant de faire varier ces deux paramètres pour observer l’impact qu’ils ont sur la reconstruction de la courbe épidémique, cela fera peut-être l’objet d’un post ultérieur !
Il existe deux types de tests permettant de détecter le SARS-CoV-2 :
Les tests PCR sont des tests de diagnostic permettant d’identifier les personnes qui sont actuellement porteuses du virus, tandis que les tests sérologiques indiquent uniquement la présence d’anticorps mais ne permettent pas de conclure sur le fait qu’une personne soit porteuse du virus, et donc potentiellement contagieuse.
Pour plus d’informations sur les différents types de tests et leur fiabilité, le collectif KezaCovid a réalisé une infographie explicative très bien faite.
Afin de déterminer la stratégie qui permet d’obtenir le résultat le plus satisfaisant, nous avons exécuté un algorithme d’optimisation sur notre modèle. Cet algorithme simule le modèle un très grand nombre de fois en faisant varier les valeurs des paramètres d’entrée, dans le but d’optimiser les critères qui nous paraissent les plus importants pour caractériser la réussite de la campagne de tests.
Nous avons fait varier les trois paramètres d’entrée suivants :
Dans le but de minimiser les trois critères de sortie suivants :
Comme nous avons plusieurs critères de sortie, il n’existe pas une solution unique qui sera la meilleure, mais plusieurs solutions équivalentes qui permettent de mieux minimiser l’un ou l’autre des critères de sortie. C’est ce qu’on appelle un front de Pareto.
Pour une population de 10 000 agents, toutes les meilleures solutions trouvées par l’algorithme :
En outre, les paramètres sélectionnés par ces meilleures solutions montrent que plus on fait de tests, plus on détecte de personnes infectées (voir figure ci-dessous). Ce résultat peut sembler évident mais il est toujours bon de confirmer qu’un modèle se comporte de la manière attendue !
Cela confirme donc aussi que la stratégie de tester massivement la population le plus tôt possible fonctionne et peut éviter un confinement, à condition bien sûr de disposer de suffisamment de tests et de personnels pour les réaliser. C’est d’ailleurs la stratégie adoptée en Corée du Sud.
Rappel : les modèles développés sur ce site sont des modèles pédagogiques, bien plus simples que les modèles construits et mis en oeuvre par d’autres équipes scientifiques travaillant sur la COVID-19. Ils ne se substituent pas à ces modèles de référence et ne peuvent pas être utilisés à leur place pour mener des expertises, diagnostics ou pronostics. Notre objectif est de contribuer à la création, au sein de la population, d’une meilleure connaissance des moteurs de cette épidémie qui nous concerne toutes et tous.